L’errance sur les routes, les rencontres avec ceux qui roulent durant des années, fuyant un passé, une douleur, …l’impossibilité de se réinstaller dans la vie comme elle était avant. Un univers marginal, solidaire et lié par le respect mutuel. La vie de nomade. Mythologie américaine. Faire la route etc …Peu importe les raisons de ce choix. Ce furent les suites de la crise économique de 1929. Cela peut être aussi des accidents de vie, rupture, chômage, perte de l’autre, maladie …. Les histoires sont multiples.
Fern (Frances Macdormand) quitte sa maison à la suite du décès de son mari. Plus de boulot. Elle choisit d’être « sans maison » et non « SDF ». Nomade. La nuance est importante. Elle aime travailler et va bouger dans le pays pour aller bosser ici et ailleurs. De quoi entretenir son combiné. De quoi manger. Les besoins réduits au minimum.  Elle demandera une avance à sa soeur pour pouvoir réparer son véhicule.
Peu importe les raisons pour lesquelles Fern ne veut/peut pas reprendre la vie sédentaire. Son errance parle de ces moments charnière où la vie bascule. La mort de l’autre bouleverse tout. Plus rien ne sera jamais comme avant. Impossible de se réinscrire dans le cadre d’avant. Bouger pour éviter cela. Transporter l’autre partout avec soi, en soi.  Vivre comme dans une bulle avec le souvenir, et laisser le reste à une certaine distance. Plus rien n’a vraiment d’importance.
Des émerveillements devant des paysages, des vues, des ambiances inaccessibles aux sédentaires.
 » Tout ce dont on se souvient, vit ».