« Les Français comptent toujours, pour se sauver sur un pouvoir qu’ils détestent, mais se sauver eux-mêmes est la dernière des choses auxquelles ils pensent ». Alexis de Tocqueville 1805 -1859
Rien ne permet d’être confiant dans notre capacité à sortir « unis »
Les médias, les réseaux sociaux, les soit disant responsables politiques, les sectaires et les factieux de tout ordre semblent indifférents à la profonde crise qui nous attend après 57 jours de confinement et la perte de 6% de PIB. Intéressés uniquement par le profit tout personnel qu’ils peuvent en tirer.
Les débats sans fin et sans intérêt se poursuivent comme si rien ne c’était passé. Il y a ceux qui disent que nous sommes en grand danger car proches d’être privés de toute liberté : gouvernements français, chinois, russe etc ….même combat !
Ceux qui disent que le confinement n’était pas utile car il y a moins de morts en mars avril 2020 qu’en mars-avril 2019,
Ceux qui disent que c’est une erreur mortelle de vouloir arrêter le confinement le 11 mai …des maires qui signent des pétitions pour cela, des directeurs d’école qui ne veulent pas ré-ouvrir les écoles, d’autres qui ont tout préparé depuis longtemps sans attendre que le gouvernement leur dise où il faut prévoir le déjeuner …etc .. Les parents qui vont mettre leurs enfants à l’école dès le 11 mai et ceux qui les garderont chez eux …
Ceux qui veulent reprendre leur activité : commerçants, artistes, entreprises, bars, restaurants etc … ceux qui ne veulent pas.
Il y a bien sûr la CGT qui appelle à la grève !
Il y a Mme Le Pen qui …Mélecnhon qui …etc, etc …
Chacun reprend son refrain comme avant ….l’eau glisse sur les plumes du canard qui se noie.
Une spécificité hélas bien française
Je suis choquée de voir que 74% des Anglais accordent leur confiance à Boris Johnson, alors qu’il a tardé à prendre les décisions et que les courbes du nombre de malades et de personnes décédées ne cessent de monter. Le Portugal offre un autre exemple intéressant de cohésion des citoyens et des dirigeants du pays.
Je suis choquée de voir que les Français eux, sont encore et toujours en train de critiquer, d’accuser le Gouvernement de tout et son contraire. La France est aussi, à ma connaissance, le seul pays au monde dont les dirigeants sont attaqués en justice.
Comparaison n’est pas raison …certes.
Il aura encore à ferrailler avec les complotistes et autres oiseaux malheurs de » toute plume », qui ne se priveront pas de l’attaquer pour démontrer sa responsabilité dans toutes les difficultés qui nous attendent. Ils auront aussi des comptes à rendre sur les dysfonctionnements qui ont émaillé cette période (masques, tests, etc …). Ils seront attaqués de toutes parts.
Une énergie qui serait bien utile pour ouvrir d’autres projets, d’autres modes de fonctionnement et inscrire l’après confinement dans l’engagement responsable et durable.
Changer après le confinement : les idées sont nombreuses.
Ceux qui sortiront grandis de cette récession, sont ceux qui auront décidé de prendre en compte le retour d’expérience de cette période, pour transformer les pratiques de travail dans leur secteur. Immédiatement à la reprise. Ne pas laisser penser que nous serons « comme avant ». Mobiliser autour des projets où chacun est acteur engagé dans le changement.
Les premières idées viennent facilement :
– le télétravail comme pratique dans les métiers où cela est possible, l’extension des plages de prise de travail, la prise en compte des impacts sur le transport dans les grandes agglomérations …..
– l’évolution des relations avec les parties prenantes,
– la relocalisation d’activités sensibles sur le territoire français,
– la réorganisation du travail dans les hôpitaux pour alléger l’administration au profit des équipes médicales,
– la consolidation des circuits courts producteurs/consommateurs qui ont été boostés pendant le confinement
– l’allègement des circuits administratifs, des marchés publics, des autorisations multiples qui ont paralysé notre pays en matière de masques, de test, de médicaments etc….
…..
Une crise est une formidable opportunité pour passer à un autre mode de fonctionnement et ne pas se réinstaller dans les dysfonctionnements antérieurs. Les grandes entreprises « solides », notamment dans le secteur de l’énergie, devraient être exemplaires dans leur engagement du changement en profondeur qu’elles ont à mener depuis de longues années….sans attendre que cela leur soit imposé par le gouvernement ou par toute autre pression. Comme le font plusieurs entreprise de différentes tailles dans des secteurs où il n’y pas le choix pour survivre !
En tant que citoyenne…
et à partir de mon expérience de dirigeante d’Entreprise de service public, de gestion de crises multiples (industrielles, techniques, sociales, …et même humaines), je pense que le moment est à l’union de tous pour contribuer à la sortie de crise, sur des bases positives et des valeurs durables.
Je ne connais personne qui puisse se permettre de dire ce qu’il fallait faire ou pas. A posteriori, c’est bien facile…
Bien sûr j’ai bien noté tout ce qui a posteriori, me semble pouvoir être fait différemment pour la prochaine crise épidémique.
Si j’étais sollicitée pour un retour d’expérience de la gestion de cette crise, j’aurai des recommandations à faire sur de nombreux points bien sûr, comme tout le monde.
Laurence, tu n’es pas la seule à faire ce diagnostic. Et force est de constater que les uns et les autres fourbissent leurs armes dans la perspective d’un grand règlement de compte avant le chaos qui devrait lui succéder.
Tu fais un court inventaire de ce que la crise ouvre comme champ de réflexion et d’action pour un changement dans le domaine de l’économie et de l’entreprise.
La crise ouvre également d’autres pistes dans les domaines de l’aménagement, de l’urbanisme et de l’environnement, des transports, de l’Europe, etc…
Dans le champ de la prospective, de très nombreux scénarios sont élaborés pour décrire ce que pourrait être le monde et notre pays après Covid 19…
Mais, si des initiatives individuelles voient les jour ici et là on ne distingue pas initiatives collectives susceptibles de réunir pour surmonter les défis avenirs que tu décris à toutes les échelles et dans tous les domaines.
Aux problèmes qui se posaient avant COVID 19, s’ajoutent ceux provoqués par la crise.
Ayant parcouru Paris pour mes rendre à un examen, j’ai été frappé par l’abattement ambiant. L’épreuve et la peur se lisent sur de nombreux visages. Nombre de parisiens rasent les murs, plus aucun sourire sauf à l’hôpital…
De tout cela je retire une leçon. Pour le moment, il n’y a que de l’accablement, et aucune vision d’avenir, pas d’espoir perceptible, pas d’autres perspectives que celles de conflits futurs, alors que comme tu l’écris les opportunités de changements sont innombrables.
Tu ouvres le champ de nos consciences. Il est encore temps.
Laurence, tu vois juste.
Merci Jacques pour tes idées et ton commentaire. Il y a effectivement beaucoup d’autres champs à explorer que la très courte liste de mon article. J’espère que nous saurons dépasser cet abattement que tu décris et qui est bien compréhensible après ce coup d’arrêt brutal de presque deux mois dû à un virus invisible et destructeur. J’aimerai que la remise en question concerne aussi les médias et les commentateurs de tout poil…qui ont continué à distiller jour après jour l’angoisse, la conflictualité et contribuent à cette toile de fond pessimiste.
Enfin je crois beaucoup à l’être humain et à sa capacité à trouver des solutions, pour peu qu’il ait confiance dans les valeurs et les objectifs de ceux qui ont une rôle et une responsabilité.
Sourions-nous …avec ou sans masque !