L’année dernière en 2016, j’avais été sollicitée pour écrire un texte sur ma vision du management en 2030.  Je parlais de vitesse, de transformation, de talents, de diversité, de sens, de valeurs ….bref, tous les mots qui vont bien. Manquait juste le mot « agilité ». Tous ces mots prononcés à tort et à travers et repris sous des plumes diverses.

Des mots vidés de contenu par usure. Le verbiage quotidien qui déferle partout, avec l’amplification des réseaux sociaux, des blogs etc….les mots qui donnent bonne conscience, qui donnent l’illusion de savoir et d’être dans le bon ton. Dans la bonne pensée. Les mots du politiquement correct, qui tuent la pensée et in fine, la démocratie.

En ce début 2017,  je milite pour un management basé sur les mots justes. Cohérents avec les actes et les engagements, avec des objectifs de court terme et long terme. Ce n’est pas très sexy comme proposition. Etre cohérent entre ce qu’on dit et ce qu’on fait : le b-a ba de tout responsable d’équipe. Arrêter avec les mots inutiles, les faux semblants, les effets de manche qui masquent les vrais sujets.

Je milite aussi pour un management qui pratique le discernement. Apprendre aux jeunes à faire preuve de discernement et à construire leur raisonnement. A ne pas accepter tout ce qui circule pour argent comptant. Leur apprendre à être exigeant aussi et d’abord par rapport à eux-mêmes qui sont les premiers artisans de leur devenir.

Je milite pour un management qui accepte l’impertinence, l’esprit interrogatif, le débat avant de prendre une décision. Pour un management qui rend des comptes sur la pertinence de ses choix, qui est capable de se remettre en question et d’en parler.

Je milite pour un management simplement humain. Inutile de jouer les héros ou les sauveurs. Etre juste dans sa relation à l’autre en toute circonstance. Se positionner en ressource pour l’autre, c’est un manager qui dit à son collègue  : «comment puis-je t’aider dans ton projet, dans ton activité?».

En management comme en politique, il n’y a pas de sauveur. Pas de femme ou d’homme miracle. La «starisation» rapide permanente à travers les médias anciens ou pas, créé bien des miroirs aux alouettes. Ce phénomène se retrouve dans certaines entreprises. « Ils tuent ce qu’ils ont adoré ». Lorsque la pensée n’existe plus, la place est faite pour l’engouement et l’idolâtrie.

En ce début 2017, je formule le voeu que les managers de demain et d’après demain osent faire appel à la seule énergie vitale capable d’abattre les barrières : celle d’amour.

C’est la plus efficace des théories de management.