Ce matin je pense à Isabelle Kocher qui s’est réveillée ce vendredi 7 février 2020 en n’étant plus ce qu’elle était hier.
Je me souviens bien de cette drôle de sensation le jour d’après. A l’époque, Isabelle K était directeur financier de GDFSUEZ ( qui deviendra ensuite Engie). J’étais DG de GrDF.
Je n’ai pas été renouvelée pour un 3ème mandat. Le Président du Groupe de l’époque m’ayant expliqué qu’il était hyper content de mon travail et des résultats de GrDF et que (donc ?) il préférait nommer à ce poste une personne qui n’avait jamais été manager. Il faut du changement. L’honneur était sauf puisqu’une femme était remplacée par une femme. La dynamique au sein des équipes de GrDF et le tarif tout juste renégocié avec la CRE, garantissaient une trajectoire de résultats pour quelques temps.
Le plus drôle, c’est que cette nouvelle DG a eu un parcours éclair puisque au bout de deux ans, elle était nommée au niveau COMEX d’Engie avant d’être sortie par …..Isabelle K devenue alors DG du Groupe aux côtés du Président dans une « lune de miel devenue lune de fiel ».
J’ai compris alors que tous les meilleurs résultats du monde ne suffisaient pas pour garantir la pérennité. Il faut bien avouer que je n’ai jamais réussi à adopter l’esprit de cour et la souplesse parfois nécessaires. Pierre Delaporte a conclu fort justement par « tu n’as pas dû être assez souple de l’échine ».
Le jour d’après est le début d’une autre vie.