Je ne la connaissais pas. Elle est décédée cette semaine. J’ai entendu sa voix à l’occasion d’une émission de radio à laquelle elle avait participé récemment. Je l’avais sans doute aperçue au détour d’un reportage au moment de la mort de Simone Veil. Marceline Loridans-Ivens. La femme qui porte le nom de ses deux maris. Femme libre au corps sec telle qu’elle se décrit après les camps de concentration. « L’amour après » raconte ses souvenirs  enfermés dans une valise. Lire ce livre, le dernier.  C’est comme une conversation avec elle, au fil et à mesure qu’elle trouve les lettres et qu’elle sort les papiers de la valise…ses combats et ses hommes. et ce lien qui l’unit aux « rescapées ».

Elle raconte comment Simone Veil réussit à convaincre le ministre de la Justice, Edmond Michelet, ancien résistant déporté à Dachau du danger que représentait les geôles coloniales aux mains de l’armée pour des femmes algériennes : « un ancien détenu du FLN lui avait rendu hommage…..il écrit même qu’il ne fut pas surpris d’apprendre alors que la protection au sein du gouvernement venait de deux anciens déportés des camps nazis. Mais ces mots là, qui les a entendus ? ……Il faut répéter qu’une juive survivante d’Auschwitz a tout fait pour sauver des femmes arabes de la torture et du viol. Il est là le sens de l’Histoire, et de l’humanité…. »

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