Lorsque j’ai quitté l’entreprise dont j’étais responsable, après dix ans avec une équipe dont une partie était dans l’aventure depuis le début, j’étais confiante sur leur capacité collective à porter les valeurs qui ont nourri notre action et particulièrement mon approche du management. Du courage, du respect, de la transparence et de la solidarité.
Il n’aura fallu que quelques semaines pour constater qu’il n’en était rien. La nouvelle responsable  a pris en grippe un de mes plus fidèles collaborateurs au point de le persécuter et de le traiter comme s’il était un bandit de grand chemin pour avoir travaillé avec moi pendant 20 ans. Ce dernier comprenait tout à fait qu’il ne resterait pas. Il est normal qu’un nouveau dirigeant, change l’équipe autour de lui et fasse venir de nouveaux profils surtout dans certaines fonctions. Une pratique acceptée et courante qui peut se faire simplement. Ce ne fut pas le cas.
Les hommes et la femme de mon équipe l’ont abandonné en rase campagne, le laissant en première ligne subir les sarcasmes et les mensonges ….ils n’ont rien fait pour arrêter la spirale, pour le protéger. Il aurait suffi d’un mot de leur part. Ils n’ont rien dit. Ils ont baissé les yeux. Trop heureux qu’elle ne s’en prenne pas à eux et d’avoir un « bouc émissaire » tout désigné …par eux.
Une lâcheté ordinaire comme il y en a des milliers chaque jour. Cette lâcheté qui au fil du temps, permet que des déviances managériales s’installent, que des situations de harcèlement soient impunies, que des incidents de sécurité soient cachés etc….une lâcheté qui devient un modèle puisque c’est le plus haut niveau de l’Entreprise qui en fait preuve.
Dans ces grandes entreprises, l’omerta et le détournement de regard sont monnaie courante. Et cela continue à me mettre en colère toujours et encore. Pourquoi je parle de cela aujourd’hui ? parce que je rencontre en ce moment des « collègues »  d’ici et d’ailleurs qui sont en plein désarroi devant l’augmentation des « burn out », des situation de souffrance autour d’eux et qui se trouvent impuissants à les faire prendre en considération par leur manager.
Chercher l’erreur …..et/ou la peur.
Provoquer la peur est pour certains et certaines – il y a égalité de ce point de vue – une manière de gouverner. Parfois même la première car à serrer les fesses la plupart des collaborateurs visés resserrent les rangs. Non seulement c’est une erreur de management et au sens plus large une erreur politique (l’Histoire nous a enseigné combien les cours du pouvoir aux lâchetés mielleuses ont provoqué de sang), mais c’est l’humanité bafouée. Quand les faux-culs se montrent ainsi, c’est la pire face humaine qu’ils nous présentent. Et effectivement, on dirait bien qu’on en croise de plus en plus.
Le film « les heures sombres » donne une illustration de ce genre de situation spectaculaire. Si un homme décalé par rapport aux convenances, n’avait pas eu le courage de résister à la tentation de négocier avec le « peintre en bâtiment »….etc..