Le dossier des retraites (système et financement) est un feuilleton remis régulièrement sur le devant de la scène, toujours urticant. Voir de plus en plus. Sujet ultra sensible qui demande de la pédagogie, du temps et de la négociation.
Difficile de comprendre comment le gouvernement Macron 2 en est arrivé cette situation. Comment plus d’1million de Français sont dans les rues de toutes les villes grandes et moyennes du pays. Tous crispés autour du « totem » des 64 ans. Dans le calme et la détermination, pour le moment. Les syndicats qui semblaient être en perte de vitesse, reprennent une place et une légitimité dans le « combat » tant qu’ils en contrôlent les manifestations. Ce qui est une très bonne chose.
Je me demande où en sont les entreprises sur ce sujet ? quelles  évolutions elles ont mené pour faire évoluer un système promis à la faillite ? Il serait intéressant d’échanger par exemple avec les dirigeants de BNPPARIBAS qui ont mené la transformation de ce régime sans bruit et sans heurt il y a déjà quelques années. Pour ma part, j’avais travaillé sur le sujet dans les années 95 à 2000 à EDF avec le patron du nucléaire, Pierre Carlier et le DRH , Jean-Louis Mathias. Nous avions fait un travail de pédagogie et de négociation de fond sur le terrain pendant des mois  et des mois, qui avait permis de faire prendre conscience des particularités du régime spécial par rapport au régime général, et de partager sur les modalités de financement pour rester sur le principe de la solidarité intergénérationnelle. Quid depuis ?
Ce travail de terrain est indispensable et devrait être mené partout dans les entreprises, du secteur public comme du privé. Peut-être est-ce le cas ? L’interaction Etat-entreprises est un élément de base sur des sujets de société et de long terme comme celui des retraites.
Il était tout à fait intéressant d’écouter en ce début de semaine sur France Inter, Marisol Touraine  ancien ministre « socialiste » de la santé et des solidarités (2012-2017). Reprendra-t-elle du service comme 1 er ministre (?) après l’échec inéluctable d’Elisabeth Borne si cette dernière n’arrive pas à proposer à Emmanuel Macron et à le convaincre, d’emprunter un autre chemin.
Une chose est sûre : la crispation collective qui monte en puissance un peu plus chaque jour, ne profitera qu’au Front National.