Je reprends intégralement le billet publié par Jean Glavany dans Facebook le 28 avril dernier,  à propos de sa lecture récente d’un livre de Boris Cyrulnik « Le laboureur et les mangeurs de vent ».

« Lu aussi, dans ces temps électoraux déprimants, « Le laboureur et les mangeurs de vent » de Boris Cyrulnik paru chez Odile Jacob. Le neuropsychiatre et écrivain, sage et pondéré, revient sur sa « condamnation à mort » à l’âge de 7 ans quand, arrêté par la gestapo à Bordeaux – alors que ses parents étaient sans doute déjà morts en déportation- il s’était sauvé lui-même en se jetant sous le corps d’une femme blessée et quasi-morte dans une ambulance. Et, à partir de cet évènement ô combien marquant, l’auteur pendant toute sa vie, a cherché à comprendre pourquoi une telle idéologie a pu prospérer. Et dans cette quête, Boris Cyrulnik se place délibérément dans le camp du « laboureur » qui cherche à comprendre et à penser par lui-même plutôt que de celui des « mangeurs de vent » qui par paresse, se conforment au discours ambiant, au « prêt-à-penser », quitte à s’engager sur la voie de l’embrigadement jusqu’à l’aveuglement. Il se place du côté de la liberté intérieure contre la servitude confortable.
Or la servitude engourdit la pensée : quand on hurle avec les loups, on finit par se sentir loup…tandis que la liberté intérieure isole du groupe et il faut une bonne dose de confiance en soi pour tenter l’aventure – car c’en est une- de l’autonomie.
Boris Cyrulnik se place délibérément du côté d’ Hannah Arrendt, quitte à évoquer la banalité du mal. Mais l’angoisse est le prix de la liberté.
Un livre plein de profondeur et de sagesse, pour continuer à apprendre à penser par soi-même, une quête jamais achevée. »

Lire ce livre de Cyrulnik dans les prochains jours !

Le titre de mon blog est en résonance avec cette réflexion. « Le désir de penser et la liberté d’être ». Il m’a fallu du temps pour m’éloigner de mes sujets de prédilection liés à mon ancienne activité professionnelle, et aller vers un espace plus personnel.

Je crois profondément à l’importance des mots. Lorsqu’ils viennent à manquer, lorsque le débat n’est pas possible …la seule façon de s’exprimer est la violence. Et cela va vite, très vite.

La haine d’Emmanuel Macron est de ce registre. Sa culture, sa jeunesse, son intelligence, son mode de vie ….suscitent des fantasmes et des jalousies. Il n’est pas du « même monde » ..  c’est beaucoup plus attirant (mais pas rassurant) d’entendre un Mélenchon vociférer et injurier. Et pourtant le discours de ce tribun est dangereux mais tellement facile à comprendre : « il se met au niveau du peuple ». Celui du Président de la République est argumenté, construit et apporte de l’information et du sens. Il faut le suivre pour le comprendre.

Une histoire de mots.