Il n’y a plus le choix. Il faut stopper la spirale de violence qui s’est enclenchée week-end après week-end dans les manifestations des gilets jaunes à Paris. « Nous voulons prendre l’Elysée ! ».

Confusion des revendications et des acteurs. Confusion et violence. Y aura-t-il un 5 ème acte ?

Il est urgent pour le Président de la République de changer de braquet, de comportement, et de donner des gages de sa volonté de prendre encore considération ceux qui depuis 4 semaines, expriment leur colère et leur ras le bol.

Quelques quarante années de magouille politicienne et d’inconstance politique se traduisent aujourd’hui par une profonde méfiance vis-à-vis des politiques jugés incapables de prendre en considération la « France d’en bas ». Un véritable rejet, qui se cristallise autour du Président de la République devenu le bouc émissaire parfait : la tête à claques, le premier de la classe etc …

Regrettable situation, alors qu’il est le seul depuis bien longtemps, à dire ce qu’il va faire et à le faire.

https://danielchaizedotcom.wordpress.com/2018/12/09/samedi-prochain-stop-ou-encore/

Erreurs et bricolages ….de quoi mettre le feu aux poudres

Une accumulation de maladresses, des erreurs dans la mise en oeuvre des décisions. Un manque de transparence sur l’utilisation des ressources émanant des différentes taxes, dont la fameuse taxe carburant. Confusion.  Manque d’argent pour assurer le paiement des primes promises à ceux qui changent leur voiture polluante. Tous ces errements  provoquent une profonde inquiétude chez tous ceux qui se voient fragilisés par des mesures qui les concernent directement. Ils voient leur pouvoir d’achat continuer à fondre inéluctablement. Sans avenir. Sans espoir. Explosion. Cris et colère.

J’entends :  « je vous l’avais bien dit !! ». Mais il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et combien de présidents et de responsables politiques se sont dits « ça tiendra bien encore un peu … » . Oui tout cela était bien prévisible.

Les problèmes qui ne sont pas identifiés, ni traités, reviennent inéluctablement et à chaque fois de plus en plus violents….c’est comme cela pour chacun dans sa vie, dans une famille, dans une entreprise…dans un pays. Ici et partout.

Le déficit budgétaire s’embrase aussi

L’ insupportable déficit budgétaire de la France se creuse. Réduire le fonctionnement de l’Etat est une priorité absolue qui devrait se traduire par un allègement massif des réglementations et des dysfonctionnements multiples qui bloquent la vie économique des entreprises. Nous avons entendu maintes fois le Président Hollande appeler à l’allègement de la réglementation…et à l’agilité !.

Les possibilités d’économie ne manquent pas. Il faut s’y attaquer avec méthode, suivi et contrôle. Le fait de reporter sur les entreprises la charge de la collecte de l’impôt sur le revenu après les avoir transformer en collecteurs de TVA, n’est pas la seule idée. D’autant que ce n’est pas exactement leur coeur de métier !

Un exemple parmi d’autres : Agnès Verdier-Molinié (directrice de l’iFRAP) a recensé quelque 1244 agences publiques dont la plupart sont obsolètes, redondantes, d’une utilité douteuse et en partie créées pour recycler des fonctionnaires exfiltrés des ministères ou pour réaffecter des amis politiques ….et on en ajoute une nouvelle, le Haut conseil pour le climat . Cherchez l’erreur !!

Celle-ci appelle le Président à changer profondément de méthode.

http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2018/12/09/31007-20181209ARTFIG00183-agnes-verdier-molinie-macron-ne-doit-pas-faire-du-chirac-ou-du-hollande.php

N’oublions pas que chaque conflit rajoute des charges (rachat de la dette de la SNCF à la suite du conflit de 2017 au moment de la loi d’ouverture du transport ferroviaire à la concurrence, etc …).

L’après crise : comment retisser la trame de la confiance 

Toute conflit est porteur de transformation et de progrès. Encore faut-il engager un travail collectif et individuel pour comprendre le sens de la colère et de la violence. L’un des enjeux est la définition d’un nouveau contrat social, qui relie les français les uns aux autres et crée la trame de référence pour tous, y compris dans la relation avec l’Etat et ses représentants.

Cette démarche pourrait s’intitulée « un dialogue social autrement » impliquant les élus (parlementaires, maires…), les corps intermédiaires, des citoyens et les acteurs économiques locaux pour partager les constats et engager ensemble une autre pratique.

Jeunes et pour la plupart issus de la société civile, les députés en marche devraient être des atouts dans cette démarche. Ces dernières semaines, ils ont été tétanisés pour beaucoup et parfois  victimes (hélas!). Ils sont la courroie de transmission des problèmes et des idées locales pour alimenter les débats de la majorité, pour apporter les éclairages permettant d’éviter des décisions inadaptées. En marche ….ou pas ?

Considération et respect ….pour commencer

Nous écouterons le Président de la République ce soir.